Le téléphone fixe sonne, et d’un signe de tête, ma mère me demande de répondre.
— Allo.
— Madame Marchal ?
— Sa fille. Mme Marchal est occupée.
— Vous ferez l’affaire. Je suis Mme Fricot, la directrice de « Vieux, mais heureux ». J’avais prévenu votre mère que la prochaine fois, je serai dans l’obligation de renvoyer M. Chevalier.
— Papi ?
— Oui, votre grand-père s’est encore promené nu dans les couloirs et a poursuivi Mme Poutoux, sa voisine de chambre, son organe génital à la main. Vous comprenez bien que ce n’est plus possible.
Je place la main devant ma bouche pour éviter que cette Mme Fricot m’entende rire.
— Je vous attends donc demain à partir de 9 h.
— Quoi ?
— Soyez heureuse que je ne vous oblige pas à venir dès ce soir. À demain.
Je n’ai pas le temps de répondre, elle raccroche.
— Un souci avec papi ? demande David.
— Il est viré.
— Quoi ? s’écrie ma mère. Comment ça ?
— Il a coursé une grand-mère, son pénis à la main, dans les couloirs de la maison de retraite.
— Miséricorde !
— Ton père nous fait vraiment chier ! gronde le mien.
— Tu as dit que c’était un camping-car de combien de personnes ?